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Délits d’encre n°19
Que reste-t-il aujourd’hui, en 2018, de l’esprit de remise en cause de la chose établie ? Au mieux, nous allons de nos jours jusqu’à l’indignation.
Le groupe d’écrivains français connu sous l’appellation « Nouveau Roman » dans les années 60 prônait notamment l’abandon des éléments traditionnels de l’écriture romanesque. De manière générale, les auteurs de Nouveau Roman se retrouvent dans la remise en cause de la chose établie, comme vous le découvrirez dans les pages de ce « délit ».
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Le passager de Zanzibar
Zanzibar, archipel de l’Océan indien, situé à hauteur des côtes tanzaniennes, nous dit le dictionnaire. C’est peu et beaucoup à la fois. Suffisamment exotique cependant, pour attiser les fantasmes d’Ulysse, le narrateur de ce roman tout à la fois « Vernien » et… « Lamatabien ».
Vernien en ce que le passager de Zanzibar, plus marin que terrien, n’a d’yeux que pour les îles du bout du monde ; Lamatabien, eu égard à la fascination du héros (dont la maman, mozartienne accomplie, faillit l’appeler Amadeus !) pour le grand amour et son contraire : le monde interlope des bars à p…, des chansons à boire et des mères maquerelles plutôt « fleurs bleues », en dépit des apparences. -
Les lettres-poèmes de Marie
Une « correspondance », donc ? Mais le mot « correspondance » prend ici tout son sens de correspondance des âmes.
Comme l’observe Jean Chatard, l’un des destinataires et le Préfacier de ce recueil de Marie Desmaretz, chacune de ces lettres-poèmes « est un élan, élan d’une artiste pour ses nombreux amis ». Un élan, d’un même mouvement don et oubli de soi, qui permet à Marie de pénétrer « dans l’intime de chacun ». Serait-ce « indélicat » ? Non ! « C’est seulement tendre », corrige le Préfacier. Et parce que, dans ces lettres-poèmes, la tendresse se répand, « le lecteur se sent plus riche, plus tolérant, plus généreux »…
Heureux lecteur, convié par la douce Marie Desmaretz à partager la tendresse, lait et miel de la poésie, et de la vie !
J.H. -
Délits d’encre n°18
Grognard : extrait de La Hollande par Paul Verlaine
Gribouille : florilège, poèmes pour un voyage contemplatif et conscient
Gavroche : Hommage à la Catalogne libre – extrait de George Orwell
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Viva Libertad – L’île du Grand Dehors
Pour Louisa, sa fille, la saga continue aussi. Elle va revenir sur l’île belle, se remplumer auprès de Maria et Lucio, se ressourcer aux battements de cœur des flots. Elle va côtoyer Diégo, un ermite poète, puis s’embarquer vers l’île de Grand Dehors, à la lisière des icebergs.
Île envoûtante, violente, où la nature tolère à peine l’homme.
Île où les glaciers fondent pendant que l’orchestre continue de jouer.
Île où les oiseaux battent le tempo de ces jours sans fin.
Louisa va rencontrer Pétronella, une Mujeres Libre tendance glacial arctique, mais biberonnée au San Antonio… sur ce caillou brut et sauvage, dans les entrailles de cette île volcanique, elles vont vivre des aventures brûlantes et glacées.
Viva Libertad ne pouvait que devenir une saga, de celle qui touche le cœur des Hommes…
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Vivre heureux à la campagne
Nous avons fui la ville tentaculaire et ses nuisances pour jeter l’ancre dans un havre de paix : une modeste fermette située au revers d’un coteau ensoleillé à l’orée d’un grand bois. Là, nous savourons le calme des champs agrémenté par la mélodie de nos amis les oiseaux. Nous observons les métamorphoses de la nature au fil des saisons. Nous nous réchauffons en famille autour d’un bon feu de cheminée l’hiver lorsque les rafales glacées du vent du nord font grelotter le paysage transi et la petite faune mystérieuse qui le peuple. Nous renouons alors avec la vie simple d’autrefois. Nul besoin d’un luxueux confort. Il ne faut accorder aux biens matériels dont nous ne sommes que les dépositaires, que l’importance qu’ils méritent. Là où nous vivons, j’apprécie avant tout la douceur du bocage et en particulier les haies, les arbres miraculeusement épargnés. Chers arbres qui nous restituez l’oxygène indispensable à la vie et que parfois l’on tronçonne inconsidérément !
Nul besoin de luxe, nul besoin de courir le monde pour être heureux : « Ne cours pas après le bonheur, tu le portes en toi » murmure le poète. -
A l’arrière des berlines
Le casino de Monte-Carlo ouvre ses portes au public lors d’une grande exposition de diamants et propose deux millions d’euros à celui qui pourrait lui rapporter le Cœur de la Lune, un bijou d’une valeur inestimable, aujourd’hui disparu.
Quentin, jeune ouvrier dans un piteux fast-food de la Promenade des Anglais, et voleur à ses heures perdues, peste contre ce Destin qui s’acharne lorsqu’il reconnaît le diamant récupéré lors d’un cambriolage quelques mois plus tôt.
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Retour au village natal
Dans les années 60, la campagne mayennaise forme un monde à part, une sorte d’enclave au sein de laquelle s’est ancrée une population avide de grands espaces et de calme. Pour un étranger au pays, la vie s’y déroule paisiblement, au rythme lent des activités agricoles, et pourtant, depuis quelques années… par le biais de la télévision, le monde moderne frappe de plus en plus fort à la porte. Il cohabite désormais avec des traditions ancestrales qui refusent de mourir. Surviennent les événements de mai 68 et leurs cortèges de manifestations revendicatives qui, dans les villes, font table rase de hiérarchies solidement établies. Débarquée de force dans les foyers ruraux par les canaux de la télévision ou de la radio, cette révolution citadine s’introduit même dans les villages les plus reculés, mais semble si éloignée des préoccupations quotidiennes des gens du cru !
Quel est donc ce corbeau qui inquiète la population avec ses lettres anonymes ? Que cherche celui que l’on appelle « le faiseur d’enfants », ce personnage issu de superstitions ancestrales ?
Possède-t-il un réel pouvoir pour rendre fécondes les femmes stériles ?Modernité et traditions ne font pas toujours bon ménage !
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Contes et légendes du pays Wé
En se souvenant et réécrivant ces légendes transmises par « les anciens » et que lui racontait sa mère, Mam’Sy, , l’auteur Jâques Ba a eu envie à la fois de préserver ses origines avec de véritables contes traditionnels et de transmettre aux enfants d’ici et d’ailleurs un peu de l’esprit de son pays wé loin du folklore et des mythes qui collent encore de nos jours à l’Afrique.
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Les amants du Ralliement
Les amants du Ralliement, ce sont dix-huit personnages, tous nés en 1960, qui vieillissent au fil des histoires et qui évoluent dans des lieux connus de la cité et emblématiques d’une époque. Plus la ville change, plus ils vieillissent. Plus elle s’embellit, plus ils sont nostalgiques de leurs années de jeunesse. Le lecteur avance avec eux dans un décor qui bouge.
Joies et désillusions, amours et humour, au fil des lieux et au fil de l’existence, Philippe Nédélec nous ocnte la conquête quotidienne du bonheur dans les rues d’Angers, ville dont il décrit, en dix-huit nouvelles drôles et tendres, les transformations entre 1972 et aujourd’hui.
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La nourrice aimait Chopin
À l’affut des souvenirs – vrais ou faux ? – la dénicheuse rôde aux terrasses, fouine dans le grenier, brave les embruns, bat la campagne, guidée par une musique qui dit l’universel.
En neuf histoires déroutantes, l’auteur ravive les soubresauts d’une enfance blessée,
des désillusions d’amours absolues,
des révolutions sociales et féministes encore à mener. -
Chemins croisés
L’action se situe en Anjou au milieu des années cinquante. Il fait s’affronter des personnalités pétries de convictions sincères. Louis-Jean Bernier, le maire, est un fonceur qui, à l’occasion, ne s’embarrasse pas de fioritures. Face à lui, Jacques Pauvert, ancien maire, est adepte d’une démarche plus consensuelle, plus proche d’une » démocratie participative ».
Deux hommes d’origine modeste aux parcours très différents : l’un est devenu fonctionnaire, a participé à la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale ; l’autre est un entrepreneur respecté, tout en étant un notable redouté. Jacques Pauvert rêve de communisme, pendant que Louis-Jean Bernier affiche son catholicisme.
Ces deux chemins singuliers se croisent tout au long du récit, provoquant étincelles et rebondissements. Au cœur du débat qui les oppose : l’environnement et le maintien de l’intégrité de la nature, à travers le choix de l’emplacement d’une future décharge. Si ce projet se matérialise là où le maire et son conseil l’ont prévu, tous les prés traversés par le Ruau de la Sorcière risquent d’être pollués. Tenace, Jacques Pauvert veut faire changer d’avis le premier magistrat du village.
Qui, finalement, gagnera cette partie d’échecs où chacun tente d’anticiper les prochains coups de son adversaire ? Le lanceur d’alerte ou le bulldozer ?
Pour corser le tout, l’intrigue politique se double d’une trame amoureuse. L’ensemble du récit est habillé de dialogues rondement écrits, où fleurissent, de temps à autre, des expressions orales qui sentent bon la terre d’où est originaire l’auteur.
Christian Robin