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De la contrainte à l’oubli
Campés dans leurs bottes rutilantes de cuir noir, mains se rejoignant à l’arrière des dos rigides, mentons relevés, regards acérés posés sur nous, terriblement impressionnants, ils nous attendaient.
—Willkomenn meine Herren !
Bienvenue Messieurs !Nous eûmes tous je pense la même idée, nous enfuir à grandes enjambées… mais cela demeura une idée. Nous étions tellement désarçonnés par ce comité d’accueil que nous pensions que des semelles de plomb nous vissaient au sol.
Dans un coffre-fort, un précieux legs : une bande magnétique aux confidences paternelles émouvantes. Celles d’un jeune Mosellan durant la Seconde Guerre mondiale, à la nationalité arrachée, au parcours douloureux de Malgré-nous, incorporé de force dans une armée ennemie. Puis, par la suite, l’amère colère éprouvée face à une insupportable suspicion populaire et au total désintérêt dont la France gratifia ces hommes.
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J’étais sûr que tu me trouverais
Juin 40 : l’heure cruciale, celle du choix – Pétain ou de Gaulle ? Sans aucune concertation, les deux premiers se retrouvent à Londres. Ils vont participer aux grandes heures de l’aviation de la France Libre.
L’un accompagne Leclerc dans sa folle reconquête de l’Afrique Française – il apprivoise le plus grand désert du monde. L’autre se distingue dans la bataille d’Angleterre puis participe à la folle aventure de l’escadrille « Normandie » (qui deviendra « Normandie-
Niemen »). Ils sont tous les deux nommés Compagnons de la Libération.La mère et les plus jeunes se lancent à corps perdu dans le Résistance. Ils vont tous les trois expérimenter les geôles nazies. L’un d’entre eux va connaître le presque mythique camp d’internement d’Eysses, avant d’être déporté à Dachau puis à Mauthausen.
Sacrée famille ! Exceptionnelle famille. L’héroïsme chevillé au corps mais sans arrogance ni prétention. Humble, simple, naturel…
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Mauricette, l’insoumise de la poche de Saint-Nazaire
Jamais Mauricette ne se serait crue capable d’héroïsme. La guerre de 1939-45 la révèle à elle-même. Dans sa presqu’île guérandaise occupée, elle se découvre résistante. Vient le temps de la Poche de Saint-Nazaire – août 44 – mai 45. La France est libérée, sauf quelques forteresses (Festung, en allemand) où les occupants s’incrustent. C’est le cas de Saint-Nazaire et de ses environs (dont la presqu’île guérandaise). Neuf longs mois très difficiles. On est coupé du monde. Tout manque. L’occupant, lui-même « empoché», devient plus agressif. C’est dans ce contexte extrême que Mauricette, plus Résistante que jamais, rencontre un officier allemand très différent des autres…
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Les gants de velours – Une enfance en Anjou pendant l’Occupation
La campagne angevine pendant la Guerre de 1940-1945, avec ses privations et sa débrouillardise. Une enfant de quatre à six ans découvre ses sensations et le monde incompréhensible des adultes. Tandis que le sadisme et la violence se déchaînent au loin, dans ce huis clos de la famille le mal se fait insidieux sous des aspects bucoliques et trouble l’âme de l’enfant.
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Dans les pas du Maréchal Leclerc et du Capitaine Dronne
Le 8 aoét 1944, lorsque léarmée de Patton arrive dans la région de Noyen-sur-Sarthe, René Couédel informe les Américains des positions allemandes. En septembre, il séengage dans les troupes FFI, qui viennent grossir les rangs des Franéais Libres et qui combattent en Lorraine et en Alsace. Céest lé, lors des combats autour de Colmar, quéil est gravement blessé au genou.
Céest é cette époque que l’auteur rencontre le Capitaine Dronne, son commandant déunité -
Le carillon des temps maudits, avoir vingt ans en 1940…
La vie n’a pas été un ruisseau tranquille pour les jeunes qui ont eu la malchance d’avoir vingt ans pendant les années 1939-1945. Ce roman, inspiré de faits réels, a pour cadre un village vendéen. Il nous fait partager la vie de ses jeunes gens, dont beaucoup seront victimes de la déportation ouvrière ; certains y ont trouvé la mort, d’autres s’évaderont ou se cacheront. Malgré tout, l’amour saura se frayer un chemin dans ces instants douloureux.
« C’est en pensant à cette jeunesse, envers laquelle la grande Histoire sera indifférente, que j’ai voulu conter cette histoire, à la mémoire de ceux, surtout, qui sont morts sous les bombes et dont les restes reposent peut-être encore sous les fondations de somptueux buildings qui s’élèvent, majestueux, dans le pays où ils sont morts. » André Deguil
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Dans les pas de Jean Moulin
Exact, concis, accessible é tous, l’ouvrage de Jean Luneau remet les choses en place et débarrasse la figure héroéque de Moulin du fatras partisan ou rocambolesque dont certains ont voulu l’affubler. Certes l’auteur ne prétend pas é l’exhaustivité. Il s’en tient é l’essentiel. Avec talent, il évite néanmoins l’écueil du schématisme. Son Jean Moulin n’est pas un homme de fer ou de marbre, mais un étre de chair et de sang, en proie aux passions communes é l’humanité, auquel s’applique admirablement la fameuse phrase de Sartre :
“Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui.”
(extrait de la préface de Gilles Perrault)