1871. La France de Napoléon III vient de perdre à Sedan la guerre contre les Prussiens. Un nouveau régime se met en place pour négocier l’armistice. Mais, plusieurs ville de France refusent cette défaite et ce gouvernement illégitime, fondant ci et là des Communes indépendantes. La Commune de Paris va alors devenir de mars à mai 1871 un symbole de la révolte populaire et des principes d’auto-gestion.
Si de nombreux ouvrages expliquent et étudient cette période, ainsi que les hommes et femmes qui ont porté cet idéal nouveau, certains aspects restent encore à mettre à jour. Qui imagine qu’une flottille a été mise en place, composée de plusieurs batteries, canonnières, chaloupes… ? Que de simples Parisiens sont devenus marins sur la Seine ? Qu’un ministre de la Marine a été nommé par la Commune de Paris ?
Politique du grand débarras : la Troisième République de Thiers condamne à perpétuité les contestataires de la Commune de Paris. Près de 5000 communards sont expédiés au bagne de Nouvelle-Calédonie. Les déportés politiques, en attente – certains pendant 10 ans – d’une improbable amnistie, ont connu les châtiments les plus indignes, le désespoir et la faim.
Et Louise Michel, dans » l’enfer du bagne » ? Etonnante, comme toujours, une force de la nature, ouverte à l’inconnu, et révoltée de voir ses » frères » canaques et arabes, victimes de la colonisation pénale.
Si les événements de la Commune de Paris ont marqué l’Histoire, les Hommes et les Femmes qui y ont participé ont souvent été oubliés, pour ne pas dire effacés, de nos manuels. 150 ans plus tard, il est temps de leur redonner la place qu’ils méritent.
» Les vaincus n’ont pas d’histoire » écrivait Benoît Malon. Pour les 150 ans de la Commune de Paris, il est temps d’en octroyer une à Gustave Lefrançais.
Accueillie avec ferveur jusque dans les campagnes tourangelles, la République proclamée le 4 septembre 1870 à Paris eut des répercussions directes sur la vie publique locale de cette région : Tours devient alors une seconde capitale très animée où Gambetta cherche à organiser la défense nationale contre l’envahisseur prussien. Devant l’incapacité des responsables civils et militaires hérités du IIe Empire, le » parti
démocrate » de la ville pousse à la résistance et adhère à la cause républicaine de la Commune de Paris tout en œuvrant pour la réconciliation durant la guerre civile.