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L’animal vertige
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Stella Nodari écrit sous l’empire d’une réelle nécessité intérieure : dès qu’on entre dans sa poésie, on est emporté par la force d’une quête d’absolu absolument authentique. Elle assume magnifiquement sa féminité et, bien au-delà comme en-deçà de la division des sexes, l’animalité sublime de l’être désirant. Elle met en mots, sans tabous, sous le règne souverain de l’intensité, dans un régime d’érotisme qui se transcende en Amour Fou de la Vie, ce que l’on se cache généralement à soi-même. Aussi peut-elle écrire, sans hypocrite pudeur, et sans impudicité vulgaire :
j’aime quand / je deviens marée haute et slip baissé…
moi boire à toi […] boire à ta langue / comme à de
l’eau de fou de feu / de l’eau de foutre au ras du puits.
« Je suis la route libre et la chair », écrivait Joyce Mansour. Stella Nodari est aussi une « route libre ». Elle ose l’être. Hors des chemins tracés de routes prétendument libres, elle entre-tisse hardiment, inséparablement les voies inverses : sublimation vitale de la chair, incarnation de la transcendance vécue. On lui envie sa liberté, sa complétude… On est un peu honteux de ne pas avoir son audace. On la regarde avec respect.
J.H.