Description
L’altitude impondérable
Visage inassouvi, délavé d’arcs-en-ciel,
vers le ciel inclément tu tends ta face blême. –
Voudrais-tu la verrouiller, l’altitude impondérable ?
Délivre le cristal ta lèvre ensanglantée
d’où pendent les lambeaux obscurs de ton langage !
Et le dernier prodige, et l’oiseau scintillant,
tout comme les noctuelles vénéneuses, veillent
sous la hache de l’astre aux pavots calcinés…
Tu es à genoux, dans la cendre, dans l’ici,
qui grince comme un cri malhabile à la vie.
Quelle voie te frayes-tu, conquérant d’abîmes
et d’ailleurs safranés affligés de désastres
où tes soleils rougeoient à la fleur des ténèbres ?
Car tes gestes d’amour, apeurés en flagrant
délit d’une légende établie contre toi,
ne savent arracher assez ton cœur saignant !