Décès du poète Daniel Brochard

Daniel BROCHARD (1974-2023)

Le poète et peintre Daniel BROCHARD nous a quittés, volontairement, le 22 janvier 2023. Il était né le 11 mai 1974. Il souffrait d’une maladie grave, désespérée. Il ne pouvait plus faire semblant d’aller bien.
Il avait publié trois recueils au Petit Pavé et, en août 2019, un numéro spécial de la revue qu’il animait, Mot à maux, consacré aux « Poètes du Semainier ».
Sa chaleur, sa générosité, sa noblesse nous manqueront.
Il avait de nombreux correspondants, parmi lesquels Catherine ANDRIEU et Marie DESMARETZ, qui ont tenu à apporter leur témoignage.

« Daniel était bien trop pur pour ce monde. Son talent précoce et son incapacité fondamentale à s’habituer à quoi que ce fût, avaient fait de lui un homme seul. Il menait un combat effroyable contre la schizophrénie, qui le tuait peu à peu. Il se disait « différent », comme s’il lui eût fallu s’excuser d’exister. Il disait qu’il était mort à ce monde à l’âge de dix-sept ans. De cet âge il avait gardé la révolte et le souffle, quand nous tous étions des adultes sans utopie. Il laisse derrière lui la beauté de sa peinture et la douleur de sa poésie. Il faut prier le vent qu’il vive libre dans le ciel des oiseaux et des comètes. Son amour était bien trop pur pour ce monde. » C. Andrieu (24 janvier 2023)

« J’avais un ami en Vendée. Un poète, épris d’absolu. Daniel Brochard. C’était un utopiste, un Don Quichotte qui défendait les mots avec son cœur et ses tripes. Il m’écrivait ses impatiences, ses désillusions, sa lassitude de vivre même… et le lendemain clamait ses espoirs, sa joie d’être édité, son envie de redémarrer autre chose. Il était excessif. Exalté. Déroutant. Il n’était que gentillesse, attention à l’autre. J’avais un ami en Vendée. Mais il s’en est allé ! Que l’amitié, les mots, le soleil (tout ce qu’il aimait finalement, quoi qu’on en pense) l’accompagnent. » M. Desmaretz (28 janvier 2023)

À la veille de sa mort, alors que venait de paraître Dernière minute, il exprimait chaleureusement sa gratitude à ses éditeurs et au directeur de la collection Le Semainier.

« Chère Noëlle, cher Gérard. Une nouvelle fois, vous me publiez ! C’est un honneur et un plaisir. » (27 décembre 2022) « Merci pour la perfection de ce recueil ! » (21 janvier 2023)

« Cher Jean HOURLIER. Merci infiniment pour votre travail sur Dernière minute. Vous avez saisi toute la complexité de ma personnalité dans la quatrième de couverture. Je suis heureux d’avoir à nouveau collaboré avec vous pour ce travail qui confirme que les éditions du Petit Pavé s’imposent désormais comme une référence en littérature, et grâce à ses collections de poésie. Votre travail fait référence dans le champ poétique actuel. Je vous suis reconnaissant de m’avoir donné cet espace d’expression si important que représente le Petit Pavé, cette maison si accueillante. » (21 janvier 2023)

Talmont - Les Sables 2016-2017 - L'éternel recommencement aux Editions du Petit Pavé

L’éternel recommencement (juin 2018)

« Daniel BROCHARD écrit avec son sang. Il est vrai, il ne saurait être autrement. Et c’est notre humanité inquiète, compliquée de dégoûts douloureux et de désirs timides, qui est mise en abyme dans cet Éternel recommencement. » (J. H.)

Correspondance Catherine ANDRIEU – Daniel BROCHARD (octobre 2019)

« Catherine ANDRIEU et Daniel BROCHARD, sont deux êtres particulièrement attachants. Leur Correspondance livre l’image fidèle d’une amitié intranquille et intense. La violence de l’une, la retenue de l’autre, produisent, au fil des pages, une singulière harmonie. » (J. H.)

Dernière minute (janvier 2023)

« Daniel BROCHARD vit dans l’ici et maintenant. Or, “ce n’est pas supportable d’être derrière [ses] yeux”. Sa “conscience monstrueuse” ne voit que trop l’envers de ce décor qu’est la réalité. Le salut n’est pas dans l’illusion, mais dans les merveilles révélées d’un Ailleurs. La poésie de Daniel BROCHARD a la force scandaleuse de l’inconfort lucide, de cet écartement de la vie qui recueille les prodiges. » (J. H.)