Biographie
Lassociation des auteurs guyanais regroupe des écrivains le plus souvent méconnus de Guyane.
Créée en 1994, elle a pour but de promouvoir leurs écrit ...
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Lassociation des auteurs guyanais regroupe des écrivains le plus souvent méconnus de Guyane.
Créée en 1994, elle a pour but de promouvoir leurs écrit ...
A chaque fois qu’une enfance s’éloigne, un monde disparaît. Ou du moins se transforme. Car il n’est pas de temps humains qui se perdent. Il en est, peut-être, qui s’estompent, se gomment, se délitent… Le plus souvent, cependant, ils demeurent, et continuent de nous constituer.
Et nous les recherchons, comme Martin-André les recherche dans son recueil intitulé Cérès-Pauline, pour tisser maille à maille le fil de laine mémoriel , quil soit celui de la mère ou de la marraine. Et tout et tous dansent autour de celle qui avait été belle ... dune beauté singulière : la salle de vie illuminée, le bon morceau de beurre fondant, la grande mare comme une mer étale, mais également François et son drôle d’œil, Gérard, Médor, et même les vaches quand nous partons le soir chercher les bêtes au pré...
Ainsi, tout sinscrit en jalon et repère pendant les vacances dété, jusquau seuil de ladolescence, dans la ferme. La petite histoire côtoie ainsi la grande, et le lourd tombereau à betteraves et poupées de maïs quon entasse au silo ressemble à sy méprendre à celui qui, en 1793... charrie des hommes en chemise vers la funeste Veuve, place du Ralliement, à Angers.
Quand tes arrivé chez nous tu n savais pas courir... dit Marraine à son filleul. Nous non plus, au début du texte ! Pourtant, la lecture achevée, comme le filleul hébergé, nous grandissons et acquérons le droit de veiller, découter les cultivateurs et leurs histoires...
Martin-André nous les raconte, ces histoires, avec maestria : il sait trouver les articulations pour décrire les situations, ainsi que les mots porteurs démotions. Ce sont deux « habiletés » qui font que le texte ne stagne pas dans la dimension personnelle, mais au contraire sélève pour nous atteindre en profondeur. Cest là, dans ce texte, que se situe précisément la marque de luniversel, du moins son approche.
Si lon saccorde à croire que la vocation dun texte réside dans sa possibilité à toucher le plus grand nombre, le présent recueil de Martin-André relève dune incontestable réussite.
François Fasula, auteur