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« Je ne vois plus que boue, cendre, dérive de la source. Où est le chant, où est lenfance, où est le rivage ?
Je ne vois plus le reflet de leau au fond des miroirs ; je nentends plus la corne de fraîcheur au tremblé des rêveries.
Tout se tait, séloigne et sefface.
Seul, le rougeoiement du ciel, au matin, est rouge dune attente qui embrase lhorizon. »
La pluie. Laube. La mélancolie – lespoir. Cest cette tension quhabite Dinfiniment de pluie et daube.
François Folscheid ne détourne pas son regard des « vérités sombres » : car ce sont « des vérités », quand « presque tout le reste est mensonge » (Paul Éluard, LÉvidence poétique). Perte, souffrance, attente..., thèmes du lyrisme mélancolique, chantent ici dune voix discrète et sans emphase, qui préserve lintime, la communication de cœur à cœur, presque le silence. « Et lombre en devenait amie. » (Patrice de La Tour du Pin, Une Somme de poésie, I).
Mais la nostalgie paradoxalement est porteuse despérance. Elle fleurit sur le chemin de la quête, quête de pureté, quête dabsolu. Seule une âme denfant peut marcher dans cette voie. Il faut en avoir conservé toute la fragilité, qui est la force de lidéalisme, le socle de toute aspiration à la spiritualité. Une forme de la grâce.
Le recueil nignore rien du combat quest la vie. Il semble dédié « À celui qui choit puis se relève, habité dincubations majeures ; à celui qui ségare puis se retrouve, mûr désormais pour le chemin essentiel. »
La langue poétique sert ce dessein. Les images chatoient, comme lhorizon vers lequel avancer. Mêlant les domaines, reliant souverainement les disparates, elles relèvent dune cohérence profonde, qui se moque de la pauvre logique de surface, elles renvoient toutes ensemble au foyer vivant dune sensibilité originale, elles désignent un point central, celui de la qualité dâme, à atteindre, et où communier. Dans cette fraternité, tremble une douceur de bonheur.
J. H.